Je suis ce que je suis.
Je suis comme tant d’autres, avec mes peurs, mes insécurités et, surtout, avec ma force de vivre même en état de faiblesse.
On retrouve la force quand on sait que le pouvoir existe en nous, quand on sait qu’il y a notre amie « espoir »... L'espoir d’avoir une main tendue, un numéro de téléphone, une bonne amie, des personnes qui comprennent et qui ne jugent pas mais, surtout, une maison pour nous qui sommes mal en « poing ».
Quand nous savons qu’il y a une solution, la décision de partir est moins lourde. Le cheminement n’est pas facile mais il est là. Les ressources sont là, les solutions existent. Nous ne sommes pas seules! La violence, le contrôle, c’est tellement courant, c’est un fléau, c’est un trou sans fond.
En sortant de ce trou, on se retrouve entourée de femmes avec une telle force de vivre que cette vague nous entraîne. Nous avons des peurs au niveau financier, la peur qu’il nous retrouve, la peur de le rencontrer, la peine que les enfants peuvent ressentir en étant loin de leur sécurité, de leur confort. L’entourage qui ne sait pas, mais qui se doute, la peur du jugement des proches. Tout ça nous trotte dans la tête.
Alors, avec les intervenantes tellement importantes à cause de l’accueil sans aucun jugement, la compassion, l’amour de l’humain, on peut s’en sortir. Le grand besoin de sécurité est comblé en partie, l’autre partie c’est nous … avec nos efforts et la confiance qu’il faut pour rebâtir.
Où ça bloque, c’est quand on a l’impression qu’il a encore le contrôle sur nous. Et vous savez, il ne faut pas se le cacher, ce qui a pris du temps peut prendre du temps à se reconstruire, mais ça se fait. La preuve, plus on en parle, plus on s’aperçoit qu’on n’est pas seule. Plus nous devenons des cadeaux pour nos proches, plus le rayonnement autour de nous s’arrondit, s’élargit. Je crois que le seul problème qu’on a, c’est de rendre encore des comptes à son bourreau alors qu’on veut couper tous les ponts.
Quand nous serons guéries, quand nous pourrons être ce que nous sommes. Quand nous serons en mode de guérison, la guérison sera à notre portée. On fera le reste du travail, l’espoir est là. On se sentira faire partie de cette société à part entière. On existera enfin à nos yeux, la confiance sera là, l’amour en soi sera là. Nous serons enfin des personnes à part entière, pleines de vie. Ne jamais oublier qu’en agissant on se trompe parfois, mais en ne faisant rien on se trompe toujours.
Merci à toutes celles qui nous accompagnent avec amour et tendresse. Vous êtes l’espoir pour nous. Merci! Merci! Merci!
Une dame de la Mauricie xxx
200 %
Les femmes ont deux fois plus de chance d’aller jusqu’au bout de leurs démarches juridiques lorsqu’elles sont soutenues ou accompagnées par une intervenante.